L’application VTC Kolett sort la semaine prochaine et fait déjà beaucoup parler d’elle. En effet, elle est entièrement réservée aux femmes, que ce soient les chauffeures ou les utilisatrices, pour promouvoir le travail des femmes mais aussi leur permettre de rentrer sereinement le soir. Pourtant, ça nous interroge : est-ce vraiment une solution au vrai problème ? On n’en est pas vraiment sûrs.
Le contexte
À partir du 12 septembre prochain, parmi les applications VTC comme Uber ou encore Chauffeur Privé, vous trouverez Kolett. Cette appli de transports a été imaginée pour les femmes : les clientes ne peuvent être que de sexe féminin et les chauffeures aussi. Et si vous faites un tour sur le site internet de la start-up, vous verrez qu’elle permet de se déplacer en toute confiance, sécurité et bien-être. Au-delà de ces éléments, les fondatrices cherchent aussi à féminiser ce secteur où 95% des chauffeurs sont des hommes. En gros, elles souhaitent donner le choix aux filles de rentrer tard le soir avec une personne du sexe de leur choix. Et ça nous dérange.
En encourageant cette initiative, on approuve la non-mixité de certains espaces, un monde dans lequel femmes et hommes ne peuvent pas coexister. En fait, on discrimine les uns au profit des autres. Interrogée par Europe 1 le jeudi 6 septembre, Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, a d’ailleurs assuré être philosophiquement dérangée par cette idée car trop attachée aux valeurs de la République, parmi lesquelles l’égalité et le fait de pouvoir partager un même espace. Malgré cela, elle a dit comprendre que des femmes veuillent trouver des solutions lorsqu’elles ne se sentent pas en sécurité. On partage son avis, mais ces femmes se trompent de solution. Car ce n’est pas en faisant des rames de métro réservées que les frotteurs n’existeront plus, tout comme ce n’est pas en proposant des services VTC réservés aux femmes qu’il n’y aura plus de harceleurs et de violeurs dans les rues. Il faut guérir ce problème d’insécurité à la source et inciter à un changement des mentalités d’une manière plus pédagogique et moins commerciale. Qui plus est, il est totalement insensé de penser qu’une femme ne peut porter préjudice ou mettre en danger une autre femme. Non, il n’y a pas que les hommes qui peuvent manquer de respect, harceler ou faire du mal, et il n’y a pas qu’eux pour être des sociopathes.
Enfin, l’application Kolett exclut la question du genre en s’appuyant sur le postulat qu’il n’existe que les deux sexes masculins et féminins. Et ça nous peine. Car si l’appli cherche (difficilement) une solution moderne à apporter à la société, elle n’a visiblement rien compris aux combats essentiels que cette dernière mène.